[Source: L'Aut'Journal, 26 mars 2009 Pierre Dubuc]
Dépression mondiale ou inflation galopante? Chacune des deux perspectives sur l’avenir de l’économie mondiale a ses partisans. Chose certaine, peu d’analystes partagent l’optimisme de Stephen Harper ou de Monique Jérôme-Forget. Dans le cas de Stephen Harper, il affiche cette posture sur recommandation de son ami et mentor Tom Flanagan. « Si tu passes ton temps à dire que les choses vont mal, les gens vont t’en attribuer la responsabilité et vouloir changer de gouvernement », aurait soufflé Flanagan à l’oreille de Harper (Globe and Mail, 11 mars 2009).
Quant à Mme Jérôme-Forget, elle a reconnu, lors d’une prise de bec avec ceux qui doutaient de ses pronostics lors de la présentation du budget, que son optimisme était factice. « Il n’y a aucune certitude quant à l’économie, a-t-elle déclaré. S’il y a des économistes dans la salle, vous n’êtes pas bons, vous changez d’idées tous les mois. »
Devant tant d’incertitudes, la ministre des Finances a décidé de ne rien faire de structurant, de laisser s’accumuler les déficits et… d’envisager sa retraite de la vie politique.
Le chroniqueur Alain Dubuc de La Presse a calculé que le gouvernement devra, au cours des quatre prochaines années, trouver 8 milliards 768 millions s’il veut ramener le déficit à zéro. Sur le plan des revenus, le budget ne prévoit recueillir que 2 milliards 36 millions par la lutte à l’évasion fiscale, l’augmentation des tarifs et la hausse de la TVQ. La différence viendra, nous dit le budget, de compressions budgétaires et d’« autres mesures à identifier ».