Temps perdu?.page04

Portrait de Sisyphe

Plus de temps, ni d'espace. Il ne sentait plus son propre pouls, ni son souffle, comme s'il était désormais intemporel. La seule indication que le temps continuait de s'écouler était tout ce qu'il y a de plus subtil: le battement de ses paupières. Nous y sommes tellement habitué que nous ne remarquons pas ces mouvements trop fréquents.

Il fut pris d'un vertige devant cette sensation qu'il n'avait encore jamais expérimentée à un degrés si puissant.

Les contorsionnistes, le palais de miroirs, la beauté éclatantes des dames, la façon qu'il a de se déplacer, rien ne pu le réconforter sur son état. Il se sentait comme un élément parmi d'autres, d'une toile surréaliste. Devant la nausée prennante, il décida de reprendre le contrôle de son être mais tout ce qu'il réussi à faire, c'est de battre des paupières.

Sa pensée semblait intacte. Il se souvenait de ses parents, de son chien Poireau, de ses vacances l'été dernier au Maroc, de l'envie de pipi qu'il avait maintenant assouvie, du chemin précis dans le palais de miroirs, de tout.

Clignement d'yeux. Le rendez-vous de 15 heures!

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