Luc Ferrandez crache son dégoût de l’empire Québécor
Luc Ferrandez crache son dégoût de l’empire |
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Nouvelles générales - Politique municipale | ||||||
Écrit par RueFrontenac.com | ||||||
Jeudi, 14 octobre 2010 13:24 | ||||||
Mise à jour le Vendredi, 15 octobre 2010 09:59 | ||||||
Scandalisé par l’attitude du Journal de Montréal qui cherche à congédier quatre employés sur cinq et à limiter la possibilité pour les reporters de retrouver un travail, le maire de l’arrondissement Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, vomit sur l’empire, affirmant que «la production d’une feuille de chou composée pour moitié de préjugés et pour l’autre de publicité est bien meilleur marché».
Dans un texte vitriolique mis en ligne sur son site web, l’élu municipal se dit dégoûté de la dernière proposition soumise aux employés en lock-out du Journal de Montréal, au point qu’il a même songé à présenter une motion pour modifier le nom du site où se trouve le Journal. Dans sa lettre, Luc Ferrandez déplore le congédiement massif de travailleurs de l’information du Journal, affirmant en substance que le quotidien de la rue Frontenac ne sera plus que l’ombre de lui-même. Nous reproduisons ici le texte bien senti du maire Ferrandez. Les apatrides sur le point de l’emporter La direction du Journal de Montréal est sur le point de réussir un exploit: écraser ses artisans et survivre. Quel triste jour. Je ressens dorénavant, en mon nom et en celui d’un grand nombre de mes concitoyens, de la honte et du dégoût à voir trôner au bout de la rue du même nom la Cadbury des temps modernes: le jounal de Moyéal. J’ai songé un moment à déposer au prochain conseil d’arrondissement une motion pour renommer l’îlot ou est sise l’entreprise rhodésienne du joli nom de Scabcity. Mais je me suis dit après qu’il faudrait la renommer bientôt – tant je n’ai pas de doute que ce navire puant prenne la route pour s’installer sur un territoire plus anonyme et donc plus proche de sa vraie nature. Bon vent! Votre déménagement nous soulagera de la vue de votre nom. Aujourd’hui, Quebecor a tout perdu. Perdu son nom pour 4 sous. Perdu le lien solide entre le peuple et une entreprise locale et familiale profondément inscrite dans la fibre même de son quotidien. Quel lourd fardeau à porter pour les décideurs, leur famille et leurs proches partout où ils seront: dans la rue, dans des événements publics ou même au cœur de leur maison. Comment soutenir en effet le regard de ses enfants assoiffés d’un monde meilleur quand on se livre à de tels pillages? Une nouvelle Porsche contre une vie de honte: qui a dit que ces gens-là savent négocier? Ils misent sur l’oubli. Ils ont raison: nous sommes des oublieux notoires. Nous ne réalisons pas et nous réaliserons encore moins demain que ce changement de cap du jounal de Moyéal est bien pire que l’attaque de Maclean’s contre le Bonhomme Carnaval. À la base des deux événements, il y a le même mépris de la vraie information. Les nouveaux éditeurs savent que la soif que nous avons d’une émotion quotidienne remplace le besoin d’être informé. Plus besoin de journalistes – ils coûtent si cher!
La production d’une feuille de chou composée pour moitié de préjugés et pour l’autre de publicité est bien meilleur marché. Il suffit dorénavant qu’un mercenaire rassemble quelques événements épars qu’il ne comprend pas lui-même, qu’un graphiste à la pige trouve une photo sur Internet pour laquelle elle ne paiera pas les droits et voilà l’article que des armées d’esclaves de la vente intercaleront entre les pages entières de mauvaise pub. Il sera le lendemain dans le journal plus vide que gratuit, repris la fin de semaine dans «les grands reportages de la semaine» et finira sa vie sur un quelconque «bloguedujounal». En ces temps de changement du monde, nous avons encore le choix de refuser les pires scénarios. Je crache au visage de ceux qui ont vendu le patrimoine montréalais contre un plat de lentilles. Je sais que ces quelques lignes ne me vaudront pas une couverture médiatique amicale pour les 20 prochaines années. Mais j’en ai rien à crisser d’être dénoncé par les chacals. Luc Ferrandez. Maire de l'arrondissement Plateau-Mont-Royal |
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