De la difficulté de changer

Portrait de ReFeleMeLe

Ça commencé avec le texte « Pour un  Québec lucide » de la bande des 12 menée par Lucien Bouchard. Y’en a qui sont d’accord (Claude Picher, La Presse, 22 octobre 2005), Y’en a qui ne le sont pas (Pierre Foglia, La Presse, 22 octobre 2005, 27 octobre 2005). Mais au delà des solutions mises de l’avant, ils invitent un débat d’idées qui permettrait de brasser l’arbre des possibles afin que des fruits insoupçonnés en tombent pour ainsi sauver le Québec des griffes de sa dette publique, des Chinois et d’une démographie en déclin. En moins poétique, ils disent eux même : «Nous prenons la parole dans l'espoir de sortir de la torpeur actuelle avant qu'il ne soit trop tard. Un gouvernement seul, de quelque parti que ce soit, ne parviendra pas à vaincre la résistance et l'inertie». Ils voulaient faire réagir, ça durée une semaine.

Et puis, il y a eu la conférence de H.Reeves et D.Suzuki organisée par Equiterre. En gros ces messieurs fort respectables nous ont dits dans un langage scientifique et militant que la terre va mal, que le Canada n’en fait pas assez (des efforts pour améliorer la situation) et beaucoup trop ( pollueur sur les 30 pays de l’OCDE). « …la réduction effective des émissions de gaz à effet de serre s'imposait déjà comme une nécessité pour enrayer le réchauffement climatique au Sommet de la Terre à Rio (1992).  Il est d’ailleurs important de décider aujourd’hui pour vivre demain » (Hubert Reeves).  3400 personnes, dont moi-même, ont applaudi et ressorti avec la ferme intention de prendre chaque jour une douche de 3 min.  plus courte et de baisser de 3C la température intérieure de nos maisons lorsque nous n’y sommes pas. Cette ferme intention se transformera-t-elle en action?

Bon! Si je résume : ça va mal; faut qu’on change; le statu quo égale la mort. Si je traduis : ce qu’on a produit comme société c’est de la merde; ce que nous sommes n’est pas correct; nous ne serons jamais capables de changer avant que sa pète. Le pire c’est que se sont deux groupes aux valeurs diamétralement opposées qui lancent le même message. C’est un peu crisse vous ne trouvez pas? Ça me donne presque le goût de commencer à fumer!

Comprenez ici que mon propos n’est pas de débattre d’aucune alternative proposée ni de son contraire, mais bien de faire ressortir un élément qui me parait essentiel et qui est passé sous silence : la difficulté de changer. Le manifeste en parle tout de même un peu : «Malheureusement, au moment précis où nous devons opérer un changement radical de notre façon de nous voir et de voir le monde qui nous entoure... la moindre modification dans nos confortables habitudes de vie sont accueillis par une levée de boucliers, une fin de non-recevoir, au mieux par l'indifférence».

Ma question est la suivante : Est-ce que ces discours aussi, culpabilisants, inspirant, illuminant soient-ils vont donner des résultats? Vont-ils vraiment faire bouger notre gros cul collectif? Si les pamphlets, les manifestes et le militantisme est nécessaire qu’est-ce qui nous manquent pour réellement faire changer les choses? Ou même pourquoi affirmer qu’il faut changer, pourquoi ne pas rester fidèle a nous même et, comme dise les Chinois, « go with the flow »?

 En fait Hippoïste, j’aimerais savoir comment vous vous sentez par rapport à tout ça? Notez que je dirige la conversation vers les sentiments et non la logique, ce qui révèle mes origines et mes croyances profondes : ce sont les émotions qui créé de l’énergie et c'est avec de l’énergie que l’on crée du mouvement.

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