Chaque lundi matin, je revêts mon blue jeans et mon T-shirt. Je stationne ma voiture et, cappuccino à la main, je me dirige vers la bouche du métro. Pourquoi ne pas me rendre à destination avec mon automobile ? Par pur délice de la race humaine. Chaque fois défile un nouvel épisode d’un feuilleton déjà bien ancré dans ma tête.

Hop ! Hop ! Eh! voilà, ça y’est, je me fais bousculer. Du calme Robin ! La «bat cave» ne changera pas de place ! On va tous au même endroit. Je poursuis mon itinéraire d’un air pénard…

Voilà, on allait effectivement TOUS au même endroit… Les wagons passent sous mes yeux avec une multitude de Garfield dans les vitres. Ont-ils réellement ces formes ou sont-ils trop à l’étroit ? Le deuxième train arrive, puis le troisième. Ah ah ! Celui là ne m’échappera pas !

Oléupe barbatruc ! J’ai 4 colocataires de poteaux. Pas de place pour une danse à 5 $. Il y a la tarentule juste en face de moi sur un banc. Il a beaucoup de talents cet homme. Il va à la pêche profondément à l’intérieur de sa fosse nasale. Ai-je dormi un cours de bio? Le majeur peut-il être introduit si creux dans le sinus ethmoïdal ? Je crois qu’il n’a pas déjeuner. Il gruge ses ongles. Pas de craintes ce n’est pas la main qui pèche. Que cherche-t-il dans ses bobettes ? Léger mouvement, se gratte-t-il ? Il me sourit, je tourne la tête. À tribord, il y a Babette. Lorsqu’elle était enfant, elle adorait les arts plastiques. Babette est maintenant âgée de plus de 60 ans. Elle est bronzée, elle sent la toast. Jadis, elle était une jeune nymphette. Aujourd’hui, elle n’a pas délaissé la mini jupe. Chaque matin elle se maquille avec de la peinture à numéro tout en s’inspirant de ses 60 couleurs prismacolors. Tarentule agrippe mon poteau…..NnnOooooooNn !

Main, laquelle?

Sortie Berri/UQAM, je suis dans un wagon central. Pourquoi ceux à ma droite vont-ils à gauche et ceux de gauche à droite ? Est-ce que les droitiers tournent à droite et les gauchers à gauche ? Y’a-t-il une course à laquelle je participe ? Suis-je transformé en lévrier injecté aux stéroïdes ? N’ai-je pas vu le lièvre ? Une cacophonie résonne dans ma tête…and the winner is…

Direction: la ligne orange. Je déambule. Un quatuor de cuivre joue le canon de Pachelbel. Qu’il est agréable de se laisser bercer par cette musique ! Le son se perd plus je m’éloigne et il se confond avec les tam tams. Je souris. Une odeur de clou de girofle mélangé au parfum de poudre de vieille matante me donne la nausée. Je saute dans un wagon. Me voilà reparti dans mes scénarios. J’arrive à destination, passe la barrière.

PPOOUUUFFF !

Quésé la draft d’air d’enfer qui me donne un lifting du visage et des paupières !

Me v’là le toupet jamé dans le gloss !

Je marche 2 coins de rue. Je me fais asperger d’une flaque d’eau.

… Il y a un rictus à la commissure labiale de l’homme assis face à moi dans la salle d’attente. Quel personnage suis-je dans son histoire ?