Accepter ses émotions pour mieux vivre avec soi-même

Portrait de ReFeleMeLe

Voici un article que j'ai écris avec Valérie, ma conjointe et collègue.
En espérant que cela puisse vous inspirer! (J'aimerais beaucoup avoir de votre feedback sur ce que vous pensez du sujet.)
RFM

Dans une ère où tout devrait bien finir, où les gentils ne souffrent pas, où on s’attend à ce que vous soyez un gagnant et où la performance défini votre valeur, nombre d’entre nous sommes mis au défi de vivre en harmonie avec qui nous sommes vraiment. Est-ce votre cas ? Avez-vous perdu votre capacité à composer avec vos sentiments et vos élans intérieurs ?

Ne sachant que faire de notre bouillon intérieur, ayant appris à (sur)investir dans nos habilités intellectuelles, le contact avec les sentiments et la gestion de ces derniers se sont effrités. Pour ma part (Valérie), j’ai capté des messages (réels ou perçus, l’effet est le même) qui m’indiquaient que mes émotions étaient inacceptables, voire nuisibles à ma réussite éventuelle dans la vie. Comment ai-je capté de tels messages ? Je me suis fait conseiller toutes sortes de chose à faire lorsque j’arrivais en larme de l’école, je me suis fait dire « une petite fille ne devrait pas être en colère », je me suis fait traiter de bébé lorsque j’avais peur. Même si je sais aujourd’hui que ces personnes cherchaient parfois à m’aider et parfois à se dégager d’une situation désagréable, le message que les émotions sont « dans le chemin » s’est incrusté dans le nid douillet des croyances à partir desquelles j’ai navigué une bonne partie de ma vie. Depuis, la réhabilitation de mon lien aux sentiments m’a donné un levier pour transformer et approfondir ma relation à qui je suis vraiment, me  procurant ainsi davantage d’énergie, de liberté et de créativité.

À quoi servent les sentiments?

Essentiellement, les sentiments (ou émotions que nous utilisons ici de façon interchangeable) servent à nous alerter de la présence de besoins qui réclament notre attention. Soit ces besoins sont comblés ; ce qui nous fait vivre de la joie, de la sérénité, de la curiosité, de la passion, etc. Soit ils ne le sont pas ; c’est alors que nous faisons l’expérience de sentiments souvent considérés comme désagréables : irritation, tristesse, confusion, peur, impuissance, exaspération, etc.  Les sentiments ne sont donc ni bon, ni mauvais mais bien un signal pointant vers un besoin.

Comme nous avons malheureusement appris moult tactiques pour éviter nos sentiments – surtout les sentiments désagréables – nous avons perdu accès à la précieuse information qu’ils cherchent à nous livrer. Cette information, c’est la conscience des besoins qui s’éveillent en nous à travers les situations de la vie.

Quels sont donc ces besoins ?

Ces besoins, nous les avons tous. Ils prennent vie en nous de façon complètement individuelle, selon notre parcours, nos habitudes, notre réalité, nos croyances. C’est l’expression de l’énergie de vie qui nous habite, c’est la vie qui s’exprime à travers chaque personne de façon unique, à chaque instant. Une des prémisses de base de la Communication NonViolente est que chaque geste que nous posons, chaque parole que nous prononçons n’est ni plus, ni moins qu’une tentative de combler des besoins. Essentiellement, on reconnaît neuf grandes catégories de besoins, chacune avec ses déclinaisons : la subsistance, la sécurité, l’amour, l’honnêteté, la communauté, le jeu, l’autonomie et le sens.

Comment avoir accès à nos  besoins ?

Marshall Rosenberg, psychologue clinicien et fondateur du centre international pour la communication nonviolente (cnvc.org), dit que la dépression est le résultat d’une perte de contact avec ses besoins. Souvent, nous nous mesurons à ce que nous aimerions être, à ce que l’on croit que l’on devrait être, à ce qu’on s’est fait dire que l’on était, et perdons ainsi le contact avec ce qui nous habite vraiment et la capacité de composer avec.

Afin d’avoir un plein accès à nos besoins, il faut se laisser passer à travers le sentiment et tout ce qu’il fait vibrer en nous. Ceci ne peut prendre place que si l’on accepte le sentiment qui se présente à nous.  Pas de jugement, pas de minimisation, pas de justification, juste une acceptation totale de ce qui est vrai pour nous à ce moment précis. C’est à partir de cette acceptation fondamentale que nous sommes en mesure d’identifier et de goûter au réel besoin qui se cache sous notre tristesse, notre peine, notre joie, notre colère ou tout autre sentiment.

Trouver des stratégies pour combler nos besoins

Afin d’être en mesure d’agir sur ce qui est important pour nous en toutes circonstances, il est primordial de faire la distinction entre le besoin (qui est une énergie, une motivation fondamentale) et les stratégies que l’on choisira de mettre en place pour les combler (qui impliquent une action spécifique et souvent d’autres personnes). Par exemple, si je me sens triste et que j’identifie que ce sentiment est lié à mon besoin de communauté qui n’est pas comblé, une foule de stratégie s’offre à moi : prendre contact avec mes voisins, organiser une fête de famille, créer un groupe de pratique professionnel.

En me branchant sur mon besoin et non sur les stratégies, j’aurai accès à toutes sortes de façons de combler mes besoins. Cette approche est très différente de quelqu’un qui vit de la tristesse, qui trouve que sa sœur devrait l’appeler plus souvent et qui se morfond dans la morosité !

La clé du mieux-être

« Lorsque les jugements critiques que nous portons sur nous-mêmes nous empêchent de voir notre beauté intérieure, nous nous coupons de l’énergie divine qui est notre source. Si nous sommes conditionnés à nous considérer comme des objets – des objets pleins de défauts-, est-il étonnant si, souvent, nous finissons par avoir un rapport violent avec nous-mêmes ? »
Marshall Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou des murs)

Nous sommes d’avis que bien des maux sont le résultat de déceptions, de frustrations, de craintes non vécues et que nous sommes des bombes à retardement d’émotions refoulées. Nous croyons fermement que se connaître, s’accepter et savoir se dire ouvre la porte vers un mieux-être contagieux qui nous permettra d’offrir cette même attitude aux autres.

 
Lectures proposées :

T. d’Ansembourg, Cessez d’être gentil, soyez vrai !, Éditions de l’Homme, 2005

M. Larivey, La puissance des émotions, Les éditions de l'Homme, 2002

M. Rosenberg, Les Mots sont des fenêtres ou des murs, Éditions Jouvence, 2005

 
 
Article écrit par:

Valérie Lanctôt-Bédard,formatrice et intervenante en Communication NonViolente (CNV)
Jean-Philippe Bouchard
, CRHA, MA, Consultant en leadership et climat organisationnel
Paru dans le journal de la Guilde des Herboristes (Automne 2008)

 
 
 
 

Portrait de TiPet

Que de vérité!

Salut vous deux!

D'abords merci pour ce texte que vous avez pris le temps de mettre sur hippo, c'est vraiment cool!
Ca ne peux que arriver dans ma vie qu'au bon moment, ce sont tous des vérités que je vis et j'en suis consciente. Ce n'est pas facile de laisser nos émotions guider notre vie et les écouter. Comme toi Valérie, mon père m'a toujours appris a être forte, ne pas baisser les bras... Cest tout a fait correct et un bon conseil, mais de là a faire semblant que ca va bien, et que aussitot quon ressent de la peur, on la refoule en se disant : non non je n'ai pas le droit, ou non non je n'ai pas de peine sinon je ne réussirai pas... La peur de l'inconfort avec soi même quand on ne "feel" pas et s'évader dans toutes sortent de choses pour faire passé tout ca, ca ben l'air que ca ne marche pas...Les maudits mécanismes de défense!

Par contre je me sens capable et prete de faire ce qu'il faut pour améliorer ca et me rapprocher de mes sentiments et émotions.
Merci encore pour cette contribution sur hippo!
Ciaoxxx Tipet


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